Les bénéfices du jeu en entreprise

Au travail! On n’est pas là pour s’amuser!  Le jeu en entreprise est encore un peu tabou aujourd’hui. D’ailleurs le vocabulaire français est parfois péjoratif et trop sérieux quand il s’agit du travail, difficile donc de l’associer au jeu. Et pourtant…Nous sommes tous des enfants quelques part. Jouer est une des activités favorites du cerveau. Il ne s’agit pas de faire l’apologie de la procrastination, entendons nous. Mais bien de remettre du jeu au sein des entreprise pour la réussite et le bien être des salariés.

La notion de jeu est apparue dans le travail dans les années 80. Puis, il y a eu cette grande vague des sports extrêmes dans les années 90. On se souviendra en l’occurrence de certains chefs d’entreprise aux Etat Unis qui emmenaient leur collaborateurs faire du rafting. Souvent précurseurs en outre atlantique, la France regardait pourtant les américains d’un regard moqueur car ils ne voyaient pas le lien entre ce loisir et l’entreprise. Dans ce cas présent, le sport est fédérateur. Le sport, le divertissement en entreprise ou auprès du grand public, crée du lien. Le jeu c’est indéniable rassemble les gens.

Si on parle jeu, on parle aussi gamification. Entendez par là transposition du jeu dans un contexte différent, en marketing par exemple, qui permet l’adhésion des consommateurs. La marque Dole, entreprise fruitière, a mis en place une opération marketing qui consistait à recouvrir les marches d’une rame de métro en touches de piano. En marchant dessus vous pouviez composer une mélodie, à côté, l’escalator, ce jour là a été boudé. 66% de personnes de plus que d’habitude ont prit les escaliers et non l’escalator car c’est amusant. Sensibiliser à l’activité quotidienne par un amusement. Le jeu permet de créer de l’adhésion à une cause, un sens commun, à un projet.

L’environnement de travail autour du jeu également est un atout. Une salle de pause, un babyfoot, un billard, une wii, pétanque, une équipe de sport d’entreprise… Tout ceci contribue à la cohésion d’équipe. Créer un nouveau champ social au sein de l’entreprise permet de créer du lien, de la solidarité, une complicité au sein d’une équipe.

Le jeu dans l’organisation du travail permet la mise en pratique et une meilleure prise de conscience pour le collaborateur. On mobilise son attention. Il ne s’agit pas de faire les mots croisés du journal Le Monde tous les jours pour solliciter votre cerveau. Au contraire, le cerveau a besoin d’agilité, être face à des situations nouvelles pour progresser. La routine « abrutit » le cerveau. Nathalie Bouguen, manager en assurances témoigne sur une enquête policière comme intervention pratique dans le cadre de la fraude à l’assurance. « Mes conseillers ont en charge des clients victimes d’accident de la route et sont soumis quotidiennement à un rythme soutenu. Ils doivent répondre rapidement à la détresse de nos clients. Conseiller et accompagner notre client. Notre entreprise  est à l’écoute de ses collaborateurs et nous permet une fois par an de sortir des sentiers battus pour consolider l’esprit d’équipe. C’est quoi l’esprit d’équipe ? Au-delà de la convivialité, l’entraide, la bienveillance, la tolérance, le soutien sont des notions nécessaires au bien-être au travail et cela passe forcément par le « mieux se connaître ». Le jeu a cet effet : créer du lien pour aller vers et pour un même objectif, chacun son rôle au bénéfice du groupe (et ou de l’entreprise). Chacun participe à sa manière, avec ses forces. Alors pour un moment, participer à un cluedo géant, rentrer dans la peau d’un personnage, chercher, se lier pour découvrir des indices et peut-être découvrir ensemble, tout en s’amusant, le responsable d’un meurtre fictif, que de moments propices à l’échange et à l’entraide. Merci à vous d’avoir pu créer ce moment. »

Grâce à l’aspect ludique, il y a des échanges entre eux, de l’interaction entre collaborateurs, les barrières tombent, les conditions sont plus sereines que de la mise en pratique terrain, on prend des décisions dans le jeu, on essaye des choses, des prises d’initiatives… L’absence de risque évite toute autocensure et peut même de se désinhiber.

L’autre avantage du jeu c’est la reconnaissance directe. Plus que dans son travail parfois. Le résultat est concret dans le jeu, il y a une sensation de réalisation même en phase d’apprentissage et cela génère des émotions.

Ce n’est pas parce qu’une entreprise multiplie les installations ou initiatives ludiques que le temps de décontraction va s’accroître, les salariés gardent en tête leurs priorités!  C’est un allié pour les managers. Le jeu est donc un excellent moyen de favoriser les relations au travail, le sentiment d’appartenance à un groupe et la coordination. C’est un stimulant naturel, motiver par le plaisir.

La société nantaise Beemoov, éditeur de jeux virtuels a fait appel à notre agence car le jeu tient une grande importance auprès de ses équipes. « Le jeu est notre coeur de métier, notre secteur d’activité, nos collaborateurs sont des passionnés de jeux et jouent à tout type de jeux selon leurs intérêts respectifs ». Les maintenir dans cet univers ludique au-delà de la conception de leur produits« c’est un choix par conviction forte. Nous ne croyons pas en des collaborateurs qui rentrent dans des cases et fichiers excel pour faire de la création. » explique Jean Philippe Teissier, dirigeant associé de Beemoov.  Quand on lui demande en quoi est ce important pour lui de faire une journée avec les collaborateurs autour du jeu : « Pour nous fédérer et souder nos équipes à travers des jeux à un double intérêt, d’abord une dimension humaine essentielle à la créativité collective et une 2ème à la découverte de mécanique de jeux qui peuvent être tôt ou tard être reproduite dans nos produits suite à une expérience commune. »

C’est aussi un moyen de « tromper » le cerveau. Se focaliser sur un problème, ou chercher absolument une solution, crée souvent une mécanique de saturation, voire de blocage. Il faut se retirer mentalement du problème. Etre dans le jeu donne l’impression que nous sommes moins concerné par ce problème. Ce qui n’est pas le cas. C’est un outil au contraire pour prendre du recul. On a un changement de perception sur le problème, une nouvelle approche. Aller s’aérer l’esprit avec du jeu entre collègue, ou l’aborder par le jeu, détend le cerveau, on descend en pression et parfois jaillit une idée de génie alors que vous êtes en plein milieu d’une partie de ping pong ! Il faut réellement le considérer comme un atout valorisant le collaborateur, c’est un outil réel pour le manager qu’il doit inclure dans sa stratégie.

Conclusion. Le jeu donne du sens ! Dans le marketing il peut améliorer la notoriété et l’image de marque, dans la vie courante il ouvre des champs sociaux, crée des communautés, en entreprises il implique et challenge les collaborateurs. Les conséquences ? Une certaine douceur de vivre.

Delphine Leroux – COézi